Se former pour retrouver un emploi

Par Florian BenoistLe 20 juillet 2017

Est-il utile, voire nécessaire, de se former pour retrouver un emploi ? C’est justement la question que je me suis posée lorsque j’étais au chômage (depuis, j’ai refait surface). Mon expertise de la situation se résume à ce que j’en sais, mais aussi aux témoignages de personnes de mon entourage. Une fois n’est pas coutume, il sera surtout question dans cet article, de vous livrer le fruit de ma réflexion sur le sujet.

Si la formation s’impose parfois comme une occasion, ne croyez pas que c’est le sésame pour trouver plus facilement du travail.

Se former pour retrouver un emploi, est-ce une aubaine ?

La formation peut se révéler être une réelle opportunité pour la plupart des demandeurs d’emploi (tout comme pour les salariés en activité). Il peut s’agir d’une formation d’appoint pour passer un niveau en vue d’une promotion par exemple, ou tout au contraire d’un stage de reconversion. C’est souvent cette option qui est choisie par celles et ceux qui galèrent pour trouver rapidement un travail. Le magazine « reconversion professionnelle » a même établi une liste de 30 métiers en 2017 qui recrutent après avoir satisfait à une formation plus ou moins longue, avec à la clé, une rémunération attractive.

Cela étant, se reconvertir, c’est comme changer de vie. Il ne s’agit pas de repeindre les murs intérieurs de votre maison, mais bel et bien de changer de maison voire de lieu de vie.

Tout le monde n’est pas toujours prêt à passer le pas. Ce n’est pas un cap facile à franchir et il faut bien peser les « pour » et les « contre » avant de s’engouffrer dans cette brèche. Le choix d’une formation se fait aussi en fonction des contraintes qu’elle suppose. Se former pour retrouver un emploi s’inscrit dans une vraie dynamique. Le demandeur d’emploi ou le salarié devient acteur de son destin. S’il est l’initiateur du projet, il est d’autant plus impliqué. Dès lors qu’il comprend que la formation va déboucher sur un emploi, sans nul doute chez le sujet, l’adrénaline monte et la motivation repart en flèche.

Conseil de l'auteur

Mais ne nous emballons pas ! Il faut déjà vérifier que la formation est bien un « préalable » au retour à l’emploi et non une formation débouchant sur un cul-de-sac.

Avant de se former pour retrouver un emploi, un bilan s’impose

Saviez-vous que l’AFPA propose un questionnaire de 25 questions dénommé « ID Métiers » (simple, intuitif et rapide à faire) pour dresser votre profil avant de vous proposer des métiers pouvant vous correspondre ? Je vous invite à le faire, car vous risquez d’être surpris (se) par les résultats. C’est gratuit alors n’hésitez pas. Personnellement, je l’ai fait, et j’avoue que cela m’a été profitable. Conclusion, il faut faire votre bilan. Quel diplôme avez-vous (peut-être aucun), quelle expérience sérieuse se dégage de votre parcours professionnel ? Ces questions méritent une réponse franche. Mettez de côté les « petits boulots » et les « jobs d’été », bien qu’ils aient joué un rôle généralement alimentaire dans votre vie, ils sont redoutablement effrayants pour les recruteurs bien-pensants. Passé un certain âge, les ôter du curriculum vitae sonne comme une obligation plus que comme une option !

La question centrale qu’il faut se poser, c’est en conséquence : « que sais-je faire comme un véritable pro ? ».

Et question subsidiaire « y’a-t-il du travail pour moi dans cette voie-là ? ». Oui, car être un professionnel dans son domaine ne suffit pas, faut-il qu’il existe des postes à pourvoir quelque part, en France, à l’Étranger, dans le Monde. Aussi désespérant que cela puisse être, le constat est parfois sans appel ; ce que vous savez merveilleusement réaliser au quotidien, personne n’en veut. Alors, de ce que vous avez appris à faire, il faudra en faire quelque chose d’autre. L’expertise est transposable. Il suffit de trouver les bonnes passerelles en accord avec de réels débouchés professionnels. Lorsqu’on est demandeur d’emploi depuis quelques mois déjà, il peut être opportun de demander à bénéficier d’un bilan de compétences.

Un tel projet conduit la personne à cerner ses connaissances et à les catégoriser entre savoir et savoir-faire afin de se doter de nouvelles pistes pour envisager un futur travail.

Quel projet de formation pour quel emploi ?

Le bilan de compétences derrière vous, il faut enclencher la vitesse supérieure et s’interroger sur le projet de formation en tant que tel. Cela étant dit, le conseiller du Pôle Emploi peut vous y aider. N’oubliez pas que vous disposez aussi du portail « Mon Compte Formation » si par hasard vous aviez un reliquat d’heures de DIF. Peut-être aurez-vous aussi des heures acquises au titre du CPF (compte personnel de formation). Dans ces conditions, accéder à des stages courts pour booster vos compétences dans la perspective d’un futur emploi peut se révéler une opération gagnante.

Il faudra toutefois passer les quelques formalités administratives qui peuvent en rebuter plus d’un !

Trouver la bonne passerelle pour se former

Les entreprises forment également leurs futures recrues. Il s’agit d’un stage d’insertion professionnelle appelé « formation passerelle » ; le but étant de disposer d’une ressource prête à l’emploi en vue d’occuper un travail très précis. L’intérêt de cette formule, le fait qu’elle débouche la plupart du temps sur un emploi qualifié et durable (CDI). Peut-être une voie à creuser dans votre situation ? L’alternance peut également s’avérer être une bonne idée même s’il faut préciser que ce mode de formation s’adresse surtout aux personnes dont l’âge est inférieur à 26 ans. Pour celles et ceux qui frisent avec les plus de 30 ans, le contrat de professionnalisation pourrait aussi faire l’affaire. Renseignez-vous sur les perspectives de ce type de contrat qui alterne période de formation et période immersive dans l’entreprise.

Certaines entreprises recrutent via la méthode de recrutement par simulation.

Il s’agit d’une méthode proposée par le Pôle Emploi. Elle offre l’avantage d’être accessible à tout le monde ; aucun diplôme requis, aucune expérience minimale, pas de limite d’âge, etc. Ce n’est pas une voie de garage pour autant. J’ai une amie qui a opté pour ce dispositif et aujourd’hui, elle est factrice à la Poste (et épanouie selon ses dires). Cela étant dit, tout le monde ne se reconnaitra pas dans l’avalanche de métiers éligibles à ce système. Ne le négligez pas pour autant (lire un témoignage sur le succès de ce dispositif).

Se former pour retrouver un emploi en vue de changer de vie

Vous avez décidé de vous mettre à votre compte ? Peut-être une sage décision. Vous allez découvrir les joies et les peines d’être l’artisan de votre succès dans tous les domaines. Vous allez développer des compétences jusque-là ignorées (commercial, communicant, manager, comptable, producteur, démarcheur, acheteur, etc.). Vous serez à tous les postes, car peu débute sans passer par la case TPE (toute petite entreprise). Il existe des outils avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. La formation en fait évidemment partie. Il faut vous renseigner auprès de votre conseiller ou d’une chambre de commerce et d’industrie (CCI). Il est vital d’évaluer la faisabilité de votre projet et le degré de succès prévisible. Il y a généralement un monde entre le projet de départ et celui qui s’avère viable. Je ne peux que trop vous conseiller de réfléchir abondamment à cette aventure. Je vous propose de lire une brochure très bien faite à ce sujet et qui m’a été sensiblement utile. Vous l’aurez deviné, cet article a pour ambition de vous faire réfléchir à la question de se former pour retrouver un emploi tant il n’existe pas de solution toute faite.

Peut-être serez-vous davantage enclin à vous engager dans cette voie afin de ne pas laisser des opportunités de carrière vous échapper !

Auteur de l'article: Florian Benoist

Juriste en droit social depuis 5 ans, Florian est un jeune dynamique et talentueux qui a œuvré dans différents cabinets d’avocats avant de prendre son envol en tant qu’autoentrepreneur. Il est désormais consultant et formateur à son compte et travaille notamment pour des TPE, associations, syndicats et des comités d’entreprise.